Le col de Nasarre
Chaque année, lorsque l’été arrivait, les bergers de Guara montaient aux
sommets dans les prés avec leurs troupeaux.
Là-haut, ils pouvaient tout surveiller, et ils passaient leur temps de
cette façon, si une seule petite bestiole bougeait, ils s’en rendaient compte
immédiatement.
De cette façon ils s’aperçurent un beau jour qu’un inconnu rodait dans les
parages.
Dans les vallées, le bruit courra comme de coutume, et ils étaient tous
attentifs à de nouveaux signes. C’est ainsi qu’ils se rendirent compte que de
la fumée sortait de la cheminée de l’ermitage et ils pensèrent tous que cet
inconnu y habitait.
Dans les canyons, la paix qui était de coutume cessa et fit place au
désarroi. Pendant le mois de juillet, il manqua à un berger d’Otín quelques
brebis trois jours durant.
Un peu plus tard, proche de Nocito, quatre agneaux disparurent en deux
jours.
Les vols continuaient à se produire mais il n’y avait aucune trace des
animaux, morts ou vifs.
Les bergers commencèrent à se méfier de l’homme mystérieux, et décidèrent
d’aller à l’endroit où ils pensèrent qu’il habitait : l’ermitage d’Used.
A l’arrivée de l’automne, il manquait du bétail dans six troupeaux
différents et il manquait également des brebis aux moines de San Urbez.
Effrayés, les bergers décidèrent de rentrer rapidement à leurs maisons
avant la tombée de la nuit.
L’abbé du monastère, les convoqua et leur conseilla de ne pas sortir seul à
la montagne et de s’accompagner entre eux, un mènerait le troupeau pendant que
l’autre surveillerait à distance tout ce qu’il pourrait se passer.
Le 11 novembre, un garçon de Nasarre, appelé Garcés, rentra en courant au
village en donnant l’alarme.
Il se trouvait seul lorsqu’il vit un homme s’approcher de son troupeau. Il
décida de se cacher pour voir ce qui allait se passer. Et ce qu’il vit était ce
qu’il pensait : cet homme tua une brebis d’un coup de pierre, il se la
chargea sur les épaules et s’en alla.
Garcés pris un raccourci pour l’intercepter, il le frappa avec son cheval
et le jeta au sol, mais l’homme sortit un couteau.
Le garçon le frappa de nouveau mais cette fois-ci à la tête et le tua.
Les bergers retournèrent à leur tranquille petite vie. L’hiver passa et
ensuite vint le printemps.
Mais Garcés continuait à avoir peur et il n’arrivait pas à dormir lorsqu’il
s’occupait de son bétail. Et c’est ainsi que l’année se déroula et le jour de
la date fatidique arriva : le 11 novembre.
Garcés sortit comme toujours avec ses brebis, mais cette fois-ci, il
tardait à rentrer.
A la nuit tombée, les membres de sa famille, éclairés par la lune,
sortirent à sa recherche et ils le trouvèrent jeté au sol près de ronces, avec
le visage plein de sang et un couteau planté dans le cœur.
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